Une ferme de champignons : le rêve improbable devenu réalité

Y’a deux ans, j’ai rencontré un gars qui m’a chamboulé…

 

Alexandre : un beau gars de 33 ans, plutôt discret à première vue. On se rend rapidement compte que c’est un gars curieux, cultivé et pas mal drôle quand on réussit à percer sa coquille de timidité.

 

Dès notre première date, il y a une connexion qui s’est fait entre Alexandre et moi. On a rapidement réalisé qu’on avait des gros atomes crochus : 

  • Une passion pour notre jardin [et pour nos 116 plantes respectives]
  • Un plaisir à cuisiner des bons petits plats 
  • Une soif de devenir entrepreneur

 

À ce moment-là, on était loin de se douter à quel point ces trois points en commun seraient la bougie d’allumage d’un projet aussi fou que celui de Mycep ferme de champignons!   

 

Unir ses différences pour propulser un projet porteur de sens

Mycep, c’est né d’abord et avant tout, dans un désir de développer un projet. Mais pas n’importe quel projet. Un projet qui faisait du sens et qui nous permettrait de se lever le matin pour réaliser un projet en harmonie avec nos valeurs pis nos passions. Tous les deux, on avait soif de partir notre propre projet… mais c’était quoi CE FAMEUX PROJET?!

 

Ceux qui nous connaissent peuvent constater à quel point Alexandre et moi, on est différents :

  • Je suis une fille de gang : plus y’a du monde, plus j’aime ça! Alexandre préfère les relation «one on one» où il apprend à bien connaitre les gens.   
  • Dans les quinze minutes qui suivent mon réveil le matin, je suis prête à monter une montagne, peinturer, faire une lasagne ou partir sur un grand ménage du printemps. Alexandre, de son côté, se réveille tranquillement. Il prend son petit thé relaxe pendant une heure en lisant les nouvelles sur les enjeux politiques dans le monde.
  • Je travaille en gestion d’événements, une profession en planification qui axe sur une expérience client et sur des relations. Alexandre est opérateur en traitement des eaux dans une municipalité, un travail de science et de gestion quotidienne sur des problématiques associées à un service essentiel.

 

Qu’est-ce qui nous permettrait d’unir nos quotidiens dans nos expertises respectives?

 

On s’est questionné pendant des mois. On a regardé différents scénarios d’entreprise, on a jonglé avec plusieurs idées pendant un an… jusqu’à ce qu’on ait un coup de foudre… littéralement un emballement fou, une excitation constante, presqu’une obsession pour le développement d’une ferme de champignons à Granby!

 

 

La petite [moyenne] histoire de l’origine de l’idée!

Y’a un an, presque jour pour jour, on se faisait dorer la couette sur une plage de Cuba. On se rappelle qu’à ce moment, les vols internationaux venaient tout juste de reprendre suite à la pandémie mondiale. Dès qu’on a eu le droit, on a dit CIAO BELLA CIAO aux pluies d’avril pis on s’est booké notre voyage «sur le fly» avec notre amie Léna.

Dans l'avion en direction d'un voyage qui changerait notre vie.

 

Vous savez comment ça se passe : on arrive dans un resort, on fait le bacon sur la plage avec 2 ou 3 mojitos à la main, quelques sorties de chasse aux étoiles de mer et un bon gros coup de soleil plus tard, on retourne à la chambre pour relaxer et se préparer avant d’aller souper. C’est notre 4e journée qui se termine et Alexandre pitonne sur la télévision pendant que je prends ma douche. Il revient au traditionnel poste francophone [et le seul disponible] : Canal Savoir.

Son attention est tout de suite captée par le reportage. Quelle coïncidence : un reportage sur la culture de champignons… il avait justement commandé un livre sur la myciculture qu’il envisageait commencer à lire la journée suivante.

Je sors de la douche et il me dit : «Cloée, viens voir ça comment c’est hot! Le gars est propriétaire d’une ferme de champignons gourmets dans les Laurentides. Ça a vraiment l’air intéressant… pis ça a l’air de bien marcher ses affaires.»

ET BAM! Le coup de foudre! On finit le reportage, tous les deux assoiffés d’en savoir plus sur ce mode de culture. On se dit d’un commun accord: «À notre retour au Québec, on fait pousser des champignons à la maison?! » Et c’est ce qu’on a fait! 

 

À la découverte de l’univers des fungis

À notre retour, on s'est intéressé au mystérieux, mais ô combien intéressant monde du champignon. On s’est mis à lire des livres sur la myciculture, à regarder des vidéos youtube pendant des fins de semaine, à soigneusement magasiner notre mycélium pour trouver des bonnes souches… c’est pas compliqué : on rêvait à nos champignons.

Puis, quand on s’intéresse à quelque chose, on commence à remarquer davantage des choses qui nous étaient plutôt banales avant. On a réalisé à quel point y’avait un manque de diversité des champignons en général dans les épiceries.  

Si on voulait cuisiner avec des champignons frais, différents des traditionnels champignons de Paris des Portobello dans les barquettes bleues, il fallait : 

  • soit attendre le printemps ou l’automne pour les cueillir, 
  • soit se rendre dans les grands centres pour s’approvisionner.

 

C’est là qu’on s’est vraiment questionné : 

  • Comment on peut alimenter les curieux et les passionnés comme nous qui ont le goût d’une cuisine savoureuse et différente? 
  • Comment on peut faciliter l’accessibilité à des champignons frais, gourmets et locaux aux gens comme nous?
  • Comment on peut propager toutes les connaissances qu’on a acquises dans les derniers mois?
  • Comment on peut intervenir dans la chaine alimentaire?

 

Mycep ferme de champignons, c’était la réponse à toutes ces questions-là! 

 

Sans être LA solution à l’autonomie alimentaire, on est fiers de dire qu’on participe à nourrir les gens de chez nous, mais aussi à susciter l’intérêt des gens par rapport à une culture à faible empreinte environnementale. 

 

 

Faire pousser une entreprise

C’est toute qu’une aventure de démarrer une entreprise et on s’en est vite aperçu. On ne savait pas trop par quel bout commencé, donc on a décidé de s’inscrire ensemble à un cours d’entrepreunariat pour nous aider à comprendre le processus.

En coaching, nous avons rapidement compris que c'est en exploitant nos grandes différences que nous pourrions nous démarquer avec succès! Alexandre et moi avons chacun nos forces et faiblesses, mais on s'est rendu compte qu'en travaillant ensemble, on avait toutes les chances de réussir notre entreprise. Alexandre est le gars technique! Grâce à ses connaissances en traitement des eaux et en microbiologie, il a les compétences pratiques et les connaissances techniques pour traiter nos champignons aux petits oignons alors que moi je suis plus à l'aise pour parler aux gens, vulgariser notre métier et aller cogner aux portes pour trouver des acheteurs de nos petites merveilles. Ensemble, on espère se faire un nom dans le monde de la myciculture urbaine de notre région! 

 

On a réalisé qu’ensemble, on avait tout pour réussir!

 

Ce qui nous manquait, c’était de savoir si les gens seraient au rendez-vous! On a bâti une étude de marché : on est allé cogner aux portes de restaurateurs, on a sondé les consommateurs, on a lu des études, on s’est lié d’amitié avec des producteurs de champignons aux quatre coins du Québec… et on a réalisé que notre rêve était réaliste, concret et porteur!

 

C’est là, qu’on a pesé sur le champignon et qu’on a finalisé notre plan d’affaires!

  

Aujourd’hui, notre rêve se réalise!

  • On a pris possession de notre local.
  • On est en train de bâtir l’une des premières fermes urbaines de la Ville de Granby.
  • On a fait la une du journal de notre municipalité.. qui a suscité un intérêt tellement au-delà de nos attentes.
  • On s'est démarquer en gagnant des prix d'entrepreunariat à l'échelon local et régional avec le Défi Osentreprendre


Aujourd'hui, on se pince de se lever le matin avec un projet qui répond à un besoin essentiel : celui de se nourrir d’aliments frais, sains et locaux. On est fiers d’avoir trouver un quotidien porteur de sens, un quotidien en harmonie avec nos valeurs et nos passions!

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